Aujourd'hui, c'est un article pas comme les autres que j'avais envie d'écrire. Les évènements de ces derniers temps ont bouleversé pas mal de monde et moi y compris. On n'imagine pas qu'une guerre pouvait réellement avoir lieu dans un pays aux portes de l'Europe en 2022. Je ne parlerai pas de politiques bien évidemment.
Quand j'ai vu à la télévision et sur les réseaux sociaux toutes ces vidéos de personnes partir en urgence de leur maison, de leur ville, de leur pays, j'ai eu le coeur brisé.
Et je me suis demandée, qu'est-ce que j'emporterais avec moi, si cette situation devait m'arriver ?
Une très grande partie des gens vivent dans des maisons encombrées de tonnes d'objets. Ces personnes se sont complètement laissées happer par la société de consommation dans laquelle nous vivons. Nous ne prenons plus le temps de réfléchir sur nos achats, mise à part la question du budget pour certaines personnes, parfois. Les achats sont compulsifs, en suivant la mode qui change trop fréquemment, sont irréfléchis et non adaptées à nos besoins.
Finalement, les objets ne sont que du matériel physique et nous pouvons vivre sans eux. Ils doivent nous servir et non l'inverse. Les logements sont majoritairement occupés par les objets en tout genre. Nos yeux et donc notre esprit, sont concentrés sur ce qui nous entoure lorsque nous entrons dans une maison, dans une pièce. Nous nous focalisons en premier sur la décoration, les meubles. Mais l'essentiel d'une maison n'est pas finalement les personnes qui y vivent ou qui s'y trouvent ?
"Enrichissez plutôt votre corps de sensations, votre coeur d'impulsions et votre esprit de principes que votre vie d'objets.” Dominique Loreau - L'art de la simplicité
L'Homme, instinctivement, a un besoin de posséder pour subvenir à son besoin de sécurité. Quand notre espèce à vue le jour et s'est développé, il était vital d'obtenir de la nourriture, puis un toit et quelques éléments de confort comme des vêtements, un lit, etc.. Et bien sûr de conserver ces biens, car on ne savait pas ce que le lendemain nous réservait : une épidémie, une guerre, une catastrophe naturelle... Les foyers étaient composés de peu de biens, mais qui étaient utiles, nécessaires et qui répondait à la raison.
Aujourd'hui, nous avons bien dépassé ce stade et certaines personnes (beaucoup) pensent que leur existence est réelle à travers leurs possessions. Ils ne pensent qu'à acheter, acquérir, détenir, posséder. Leur vie se reflète entièrement à travers leurs biens. Vivre en toute liberté peut être synonyme de vivre aisément pour certaines personnes. Signifiant, être riche d'argent, pour “ne rien manquer”.
La liberté n'est-elle pas finalement uniquement un esprit libre ? Libre de penser et de dire ce que je veux, libre de partir quand je le souhaite, libre d'être qui je veux, libre de posséder moins pour ne plus être possédé par mes possessions.
Je le répète encore, je sais, mais notre maison ne doit pas être une source d'angoisse, de travail, d'énervement, de rangement et de tâches ménagères. Notre maison doit être une ressource de bien être, de soulagement, d'apaisement, de réconfort. Selon moi, notre intérieur doit être simplicité et praticité. Mon intérieur doit me servir et non l'inverse. Il ne doit pas me compliquer la vie, ne pas me faire perdre du temps, être simple pour laisser mon esprit libre et me rendre heureuse.
Pour revenir à ma question du début, ce que j'emmènerai avec moi en cas d'urgence, j'ai trouvé ce paragraphe très intéressant de Lafcadio Hearn dans son ouvrage “Kokoro” (tiré du livre "L'art de la simplicité" de Dominique Loreau) :
Cinq minutes suffisent à un Japonais pour se préparer à un long voyage. Il a peu de besoins. Sa capacité à vivre sans entraves, sans meubles, avec un minimum de vêtements, fait sa supériorité dans cette lutte constante qu'est la vie.
Combien de temps mettez-vous à faire votre valise ? Je vous rassure je m'inclue avec vous ! Mes possessions ont bien diminué depuis quelques années c'est sûr, mais j'estime mettre encore trop de temps à préparer mon sac de voyage.
Les Japonais ont d'instinct une vision très essentielle de leurs besoins. Leur pays étant fréquemment touché par des catastrophes naturelles, ils ont pris l'habitude de posséder leurs biens avec l'idée de pouvoir les emporter très rapidement. De ce fait, leurs logements sont majoritairement dépourvus de superflu pour ne s'entourer de ce qui est essentiel pour vivre, même bien vivre.
Dans les dernières actualités, j'ai entendu sur le journal Quotidien, une femme réfugiée, dire : “J'ai pris ce que je pensais être le nécessaire, nous sommes partis en moins de 10 minutes de notre maison. J'ai demandé à mes deux enfants de prendre un objet préféré au maximum chacun. Je me suis occupée de notre sac de vêtements, de prendre nos papiers les plus importants." Elle marque une pause en regardant leurs affaires et constate : "Dans la précipitation j'ai oublié de prendre des médicaments qui auraient pu nous servir, mais vous voyez, j'ai inséré dans le sac du maquillage, que je regrette bien évidemment. J'espère juste qu'on retrouvera notre maison intacte.”
Son discours m'a énormément touché. J'ai pensé que, bien sûr quand on n'est pas préparé à un évènement aussi violent et rapide on fait des erreurs. Et c'est la qu'on voit que notre cerveau n'a plus l'habitude de réfléchir en terme de vrai besoin essentiel, comme les médicaments, mais à certain objet, qu'on peut utiliser quotidiennement dans la vie de tous les jours certes, mais qui n'ont aucune utilité dans un moment comme celui-ci.
Et sa dernière phrase qui finalement veut dire bien des choses. Est-ce qu'elle ne se raccroche pas à "ses biens matériels" pour dire que cette situation est horrible et qu'elle veut retrouver sa vie ? Est-ce que sa vie ne veut pas dire vivre en paix avec ses enfants et son mari parti au front ? Que si sa famille est saine et sauve et que son pays retrouve la paix, même si sa maison est détruite, elle sera heureuse.
Je pense que oui. Mais on se raccroche à nos biens matériels dans la précipitation et la confusion, car nous sommes habitués à cela depuis de nombreuses années à présent.
Alors, aujourd'hui, je vous le demande, qu'est ce qui vous rend véritablement heureuse ?
Marion 🌸
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